Un sondage révèle : Les Québécois se tournent vers l’intelligence artificielle pour gérer leurs finances personnelles
Selon un récent sondage réalisé par Léger et commandité par l’Autorité des marchés financiers (AMF), l’intelligence artificielle (IA) s’impose progressivement comme un outil de prédilection pour la gestion des finances personnelles chez un nombre croissant de Québécois. Trois ans après que des technologies comme ChatGPT ont été mises à la disposition du grand public, près d’un quart des adultes au Québec ont utilisé l’IA pour s’informer et prendre des décisions financières. Cette adoption n’est toutefois pas homogène et révèle des disparités marquées selon les tranches d’âge. Le phénomène, qui s’inscrit dans une tendance globale d’intégration de l’IA dans différents secteurs, suscite à la fois enthousiasme et réserve, tant chez les consommateurs que les autorités financières.
Cette évolution intervient dans un contexte où les banques traditionnelles et les nouvelles plateformes numériques rivalisent pour offrir des services innovants. Des institutions comme la Banque Nationale, Desjardins, BMO, RBC, TD, ainsi que des acteurs fintech comme Wealthsimple, Koho ou Hardbacon, intègrent de plus en plus l’IA pour améliorer l’expérience client et proposer des conseils financiers personnalisés. Tout en facilitant l’accès à l’information et la prise de décisions, l’IA questionne aussi sur les risques liés à la fiabilité des données et à la protection des usagers.
La progression de l’intelligence artificielle dans la gestion financière personnelle au Québec
Depuis l’émergence de l’intelligence artificielle générative accessible au public, notamment à travers ChatGPT et d’autres outils comme Claude ou Gemini, une part importante des Québécois s’en sert pour mieux comprendre et gérer leurs finances. Le sondage révèle que 23 % des adultes québécois ont fait appel à ces technologies au cours des douze derniers mois dans ce but précis. Cette proportion, bien que modérée, témoigne d’une adoption rapide en seulement quelques années, surtout comparée à l’usage traditionnel des outils financiers numériques.
Il est intéressant de noter la différence marquée selon l’âge. Les 25-34 ans représentent le groupe le plus actif, avec 43 % d’entre eux ayant consulté l’IA pour des questions financières. En revanche, seuls 8 % des personnes âgées de 65 ans et plus ont fait de même. Cette disparité souligne le rôle central que jouent les jeunes adultes dans la digitalisation financière et le recours à l’IA pour des aspects pratiques de la vie quotidienne.
Parmi les motivations principales d’utilisation, l’épargne et les placements dominent, avec 31 % des utilisateurs qui ont exploré ces sujets via l’IA. Les questions liées aux assurances et à la planification de la retraite suivent avec respectivement 19 % et 18 %. De fait, les préoccupations financières traditionnelles restent au cœur des recherches, alors que les sujets émergents comme les cryptoactifs sont moins fréquents (10 %).
- 23 % des Québécois adultes utilisent l’IA pour leurs finances.
- 43 % des 25-34 ans ont eu recours à l’IA pour s’informer.
- 31 % des recherches concernent l’épargne et les placements.
- 19 % s’intéressent aux assurances.
- 18 % explorent la planification de la retraite.
- 10 % étudient les cryptoactifs via l’IA.
Les établissements financiers comme Desjardins, RBC ou Scotiabank accompagnent cette évolution en développant des fonctionnalités IA intégrées à leurs applications mobiles et services en ligne. Par exemple, RBC propose des outils d’analyse personnalisée pour les placements, tandis que Wealthsimple et Nest Wealth valorisent l’automatisation de la gestion de portefeuille basée sur l’intelligence artificielle. Cette concurrence entre services traditionnels et fintech favorise une adoption plus large et diversifiée.
| Âge | Pourcentage d’utilisateurs d’IA |
|---|---|
| 18-24 ans | 38 % |
| 25-34 ans | 43 % |
| 35-44 ans | 28 % |
| 45-54 ans | 22 % |
| 55-64 ans | 15 % |
| 65 ans et plus | 8 % |
Découvrez l’étude complète sur l’adoption de l’IA au Québec et les implications pour la population.

Les avantages concrets de l’intelligence artificielle en gestion financière
L’essor de l’intelligence artificielle dans la sphère financière offre de nombreux bénéfices tangibles aux utilisateurs québécois, qu’ils soient clients de la Banque Nationale, TD ou Koho. Sa capacité d’analyse rapide et de personnalisation des conseils permet de répondre à des besoins spécifiques, souvent difficiles à satisfaire par les méthodes traditionnelles.
Parmi les principaux avantages observés :
- Optimisation de la gestion budgétaire : L’IA analyse les dépenses et revenus pour proposer un plan de gestion adapté, détectant des économies potentielles.
- Accessibilité accrue : Les applications fintech comme Hardbacon ou Nest Wealth rendent les conseils financiers accessibles à un public plus large, y compris ceux moins familiers aux plateformes bancaires classiques.
- Personnalisation des placements : Grâce à la collecte et l’analyse de données, l’IA conseille des portefeuilles adaptés aux profils de risque et objectifs des utilisateurs.
- Surveillance en temps réel : L’IA aide à détecter des anomalies et prévenir la fraude grâce à un suivi continu des transactions.
- Gain de temps : Les tâches automatisées, comme le suivi des factures ou la répartition des budgets, libèrent du temps pour se concentrer sur les décisions stratégiques.
Un exemple concret est l’intégration de fonctions IA dans les applications mobiles de Desjardins, qui offrent désormais des alertes personnalisées et des recommandations proactives pour ajuster les budgets. De leur côté, RBC et Scotiabank développent des assistants virtuels capables de répondre à des questions complexes sur les placements, tandis que Wealthsimple innove avec des robots-conseillers capables de rééquilibrer automatiquement les portefeuilles.
Les entreprises canadiennes ne se limitent pas aux particuliers : plus de 80 % d’entre elles intègrent l’IA dans leur gestion financière, selon un rapport de KPMG. Cette tendance indique l’importance croissante de la technologie dans la prise de décision financière à tous les niveaux.
| Avantage | Description | Exemples de services associés |
|---|---|---|
| Gestion budgétaire | Analyse personnalisée des revenus et dépenses | Koho, Hardbacon, Desjardins |
| Conseil en placements | Automatisation et personnalisation des portefeuilles | Wealthsimple, Nest Wealth, RBC |
| Prévention de la fraude | Détection en temps réel des comportements inhabituels | Banque Nationale, TD, Scotiabank |
| Gain de temps | Automatisation des tâches répétitives | Desjardins, Hardbacon |
Risques et limites de l’utilisation de l’intelligence artificielle pour les finances personnelles
Bien que les bénéfices soient nombreux, le recours à l’intelligence artificielle pour gérer ses finances personnelles présente aussi des risques qui nécessitent vigilance et discernement. L’Autorité des marchés financiers rappelle l’importance d’une utilisation critique et éclairée des outils numériques.
Premièrement, l’IA génère parfois des informations biaisées ou inexactes, issues de bases de données imparfaites ou de modèles d’apprentissage automatique encore en amélioration. Ceci peut induire en erreur ceux qui s’appuient exclusivement sur ces conseils sans vérification.
Par ailleurs, la qualité des réponses dépend fortement des questions posées. Une requête mal formulée ou trop générique peut retourner des résultats peu pertinents ou contradictoires, accentuant la confusion.
Selon Kim Lachapelle, surintendante à l’assistance des clientèles et à l’éducation financière à l’AMF, il est crucial de traiter l’IA comme un outil complémentaire, mais de toujours croiser les informations obtenues avec des sources fiables, comme des spécialistes ou des institutions reconnues.
Une autre limite réside dans la méfiance manifeste d’une large part de la population. Parmi ceux qui n’utilisent pas l’IA pour leurs finances, 85 % expriment une réserve, souvent liée à l’incompréhension des technologies ou à un sentiment d’insécurité face à la protection des données personnelles. Cet obstacle freine encore une adoption plus généralisée, notamment chez les plus âgés.
- Risques de désinformation : La qualité variable des données d’IA peut induire en erreur.
- Formulation des requêtes : Impact direct sur la pertinence des réponses.
- Méfiance envers la technologie : Barrières psychologiques à l’adoption.
- Protection des données : Inquiétudes sur la sécurité et la confidentialité des informations.
Pour pallier ces risques, il est vivement conseillé de maintenir un dialogue avec des conseillers financiers traditionnels chez RBC ou Desjardins, tout en profitant des apports technologiques. La diversification des sources et la prudence sont des clés pour tirer le meilleur parti de ces innovations.
| Limite | Impact | Mesures recommandées |
|---|---|---|
| Désinformation | Prise de décisions erronées | Validation auprès de spécialistes |
| Qualité des requêtes | Résultats imprécis ou confus | Formulation claire et précise |
| Méfiance | Frein à l’adoption | Sensibilisation et formation |
| Sécurité des données | Risque de violation de la vie privée | Utilisation de plateformes sécurisées |

Comment les institutions financières québécoises intègrent l’IA dans leurs services
Face à cette évolution rapide des usages, les institutions financières majeures au Québec et au Canada adaptent leurs offres en intégrant de plus en plus l’intelligence artificielle. La Banque Nationale, Desjardins, TD, et Scotiabank déploient des fonctionnalités IA pour renforcer la relation client et améliorer l’efficacité des services.
Ces banques utilisent notamment l’IA pour :
- Proposer des outils de budgétisation automatisés adaptés aux habitudes de dépense et aux objectifs personnels.
- Offrir des recommandations personnalisées sur les investissements basées sur l’analyse des portefeuilles et des tendances du marché.
- Améliorer la gestion des risques par la détection précoce de fraudes ou d’anomalies transactionnelles.
- Faciliter l’accès à la planification financière grâce à des assistants virtuels évolutifs et des chatbots intelligents.
Des plateformes fintech comme Wealthsimple, Koho ou Hardbacon complètent cette offre avec des innovations souvent plus agiles, attirant ainsi un public jeune et technophile. Leur succès souligne que l’intelligence artificielle représente désormais un élément clé dans la conquête et la fidélisation des clients.
Les institutions multiplient également les partenariats avec des start-ups spécialisées en IA pour accélérer le développement de solutions performantes, dans un contexte concurrentiel marqué par la digitalisation globale. Cette stratégie améliore la capacité d’adaptation des banques traditionnelles tout en garantissant aux clients un respect accru des normes en matière de sécurité et de confidentialité.
| Institution | Utilisation principale de l’IA | Exemples de fonctionnalités |
|---|---|---|
| Banque Nationale | Détection de fraude et assistance client | Alertes automatiques, chatbot financier |
| Desjardins | Gestion budgétaire et conseils personnalisés | Applications mobiles IA, recommandations de dépenses |
| RBC | Robot-conseillers et analyse financière | Portefeuilles personnalisés, rééquilibrage automatique |
| TD | Surveillance des transactions suspectes | Alertes frauduleuses, analyse comportementale |
| Scotiabank | Assistance virtuelle et gestion de risques | Chatbots, détection d’anomalies |
Les perspectives futures et conseils pour une gestion éclairée avec l’IA
Alors que l’intelligence artificielle continue de s’imposer dans la finance personnelle, il est essentiel de considérer non seulement les opportunités, mais aussi les bonnes pratiques pour en tirer pleinement avantage tout en limitant les risques. Pour les Québécois qui souhaitent intégrer l’IA dans leur gestion financière, plusieurs recommandations sont à retenir :
- Éduquer et se former continuellement : Participer à des webinaires, comme ceux proposés par l’AMF durant le mois de la littératie financière, permet de mieux comprendre les mécanismes et limites de l’IA.
- Utiliser des sources fiables : Avant de prendre des décisions, il est conseillé de confronter les résultats obtenus via l’IA à des avis d’experts financiers reconnus ou à des plateformes certifiées.
- Être vigilant quant à la sécurité : Choisir des applications et services financiers qui garantissent la confidentialité des données et le respect des standards de protection.
- Ne pas négliger le conseil humain : L’intelligence artificielle ne remplace pas encore l’expertise personnalisée d’un conseiller financier traditionnel pour des choix complexes ou des situations particulières.
- Suivre ses finances régulièrement grâce aux alertes et aux outils IA qui offrent un suivi dynamique et en temps réel.
Par ailleurs, une tendance se dessine vers une cohabitation équilibrée entre technologies avancées et conseils humains. De nombreuses institutions encouragent leurs clients à combiner outils numériques et accompagnement personnalisé afin d’optimiser leur parcours financier.
Voici un tableau récapitulatif des meilleures pratiques pour réussir sa gestion financière avec l’IA :
| Bonnes pratiques | Actions concrètes | Bénéfices |
|---|---|---|
| Éducation et formation | Participer à des formations, webinaires | Compréhension accrue et meilleures décisions |
| Validation des informations | Consulter plusieurs sources et experts | Réduction des risques d’erreurs |
| Sécurité des données | Utiliser des plateformes sécurisées et reconnues | Protection contre les fraudes |
| Accompagnement humain | Faire appel à un conseiller financier | Options personnalisées adaptées |
| Suivi régulier | Utiliser alertes et notifications IA | Réactivité et ajustements en temps réel |

Quels sont les principaux avantages de l’intelligence artificielle dans la gestion financière personnelle ?
L’IA permet d’optimiser la gestion budgétaire, de personnaliser les placements, de détecter la fraude en temps réel, et de gagner du temps grâce à l’automatisation des tâches répétitives.
L’intelligence artificielle peut-elle totalement remplacer un conseiller financier ?
Non, l’IA est un outil complémentaire. Le conseil humain reste indispensable pour les décisions complexes et les situations personnalisées, car il prend en compte des facteurs que l’IA ne peut pas toujours analyser.
Comment limiter les risques liés à l’utilisation de l’IA pour ses finances personnelles ?
Il est essentiel de vérifier les informations obtenues via l’IA auprès de sources fiables, d’utiliser des plateformes sécurisées, et de continuer à se former pour développer un esprit critique face aux résultats fournis.
Quel est le profil des utilisateurs de l’IA au Québec pour la gestion financière ?
Ce sont principalement les jeunes adultes, majoritairement dans la tranche 25-34 ans, qui utilisent l’IA pour des questions financières, avec une adoption moindre chez les plus de 65 ans.
Quelles thématiques financières sont les plus recherchées via l’IA ?
L’épargne et les placements arrivent en tête des recherches, suivis par les assurances et la planification de la retraite. Les cryptoactifs sont moins fréquemment explorés.


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